Dans Récifs, fragments et ligne de fuite, Alice Didier Champagne propose une mise en espace conçue comme une déambulation fragmentée, un voyage composite.

Le temps de l’exposition, l’espace se transforme en territoire hybride où photographie, sculpture, installation et peinture deviennent les reflets d’une narration plastique oscillant entre fiction et réalité.

L’espace d’exposition cesse d’être un simple cadre de monstration pour devenir un territoire flottant en mouvement où réel et imaginaire se recomposent sans cesse.

La scénographie, pensée comme un dispositif de dérive et de bifurcation, engage le spectateur dans une expérience de déambulation, dans une robinsonnade contemporaine. Loin d’imposer un parcours linéaire, elle ouvre à une multiplicité de trajectoires sensibles et intellectuelles, invitant chacun à construire sa propre cartographie. Chaque œuvre autonome agit comme un récif en dialogue avec les autres, participant à un réseau d’échos et de résonances.

A travers ce tissu d’images, de formes, de couleurs et d’objets, l’artiste explore l’écorce du réel :  l’enjeu n’est plus seulement de l'archiver, mais d'en déplacer les contours, voire de le réinventer.

Immergé dans cet espace flottant, le visiteur oscille entre fragments du réel et déclencheurs de fiction. De cette traversée émergent des interrogations :

Le paysage est-il prisonnier de sa propre image ?

Raconter ou documenter, où se pose le regard ?

Que choisissons-nous de "re-garder" ?

Représentation de l'image ou archive : quels fragments se transmettent ?

En diversifiant registres et médiums, l’exposition met en lumière des problématiques contemporaines telles que le déplacement, la réappropriation, la projection, la récupération et les rapports à l’environnement.

Récifs, fragments et ligne de fuite est un archipel de formes et de récits, insaisissables à toute lecture unique.

À travers cette constellation sensible, Alice Didier Champagne imagine un espace à la fois poétique et critique, où le spectateur devient co-auteur du récit, recomposant ses propres lignes de fuite à partir des fragments mis en présence.

Une exposition organisée par la Direction des Affaires culturelles de la ville de Malakoff.